Partage d’expériences : ClubFunding Group et sa stratégie RH

interview Elisabeth Peronnin ClubFunding Group
Temps de lecture : 4 minutes

Clément Muzelle, CEO de MyBody a eu le plaisir d’interviewer Elisabeth Peronnin, directrice déléguée aux ressources humaines de l’entreprise ClubFunding Group. Ces échanges ont permis de mettre en lumière les actions RH mises en place au sein de la structure et leurs effets sur le bien-être et l’investissement des collaborateurs.

Qui est Elisabeth Peronnin ?

Elisabeth est la directrice générale déléguée aux ressources humaines de ClubFunding Group. Elle rejoint l’entreprise familiale en 2008 après avoir fait des études spécialisées en Ressources humaines. À cette période, l’entreprise ne comptait que 20 collaborateurs. Elisabeth avait donc un rôle opérationnel, qui lui a permis d’avoir un spectre global sur l’entreprise. Depuis, l’entreprise ne fait que croître, tout comme son rôle et son impact sur la stratégie et son évolution. 

Que fait ClubFunding Group ? 

ClubFunding est un groupe familial créé par les parents d’Elisabeth qui ne cesse de se développer depuis 3 décennies. Elisabeth et son frère ont intégré l’entreprise pour participer à l’aventure familiale. 

Le métier de cette entreprise familiale est d’être le lien entre des investisseurs et des entrepreneurs porteurs de projets. Ils créent et gèrent leurs propres produits qui sont proposés aux gestionnaires de patrimoine ou ouverts au grand public. On compte aujourd’hui six structures sans la holding. 

L’année 2020 a été une année déterminante pour l’entreprise. Elisabeth nous explique que les investisseurs disposent d’une trésorerie dormante et de temps pour rentrer dans la pédagogie du type d’investissement proposé par le groupe.  Le Covid a eu un impact positif faisant passer ce dernier de 70 collaborateurs en 2019 à plus de 100 en 2021 et 170 en 2022. Aujourd’hui, ClubFunding group fait partie de la French Tech et est membre du Next 40.

Avant la pandémie, Elisabeth gérait seule le pôle RH avec son chargé de paie. La forte évolution faisant, elle commence à structurer sa BU à l’aide d’une talent acquisition manager, d’une chargée RH et d’une apprentie. De nouveaux process sont mis en place pour faire face à plus de recrutements, à l’intégration de nouveaux profils… 

Les métiers que nous retrouvons principalement sont : des gestionnaires de recouvrement, des experts back office, des analystes crédit, analystes risques, des chargés de relations investisseurs…

L’objectif de recrutement de l’année 2023 est de 45 postes. 

Quelle stratégie RH et actions ont été mises en place pour leurs collaborateurs afin d’optimiser leur productivité ?

La stratégie RH se fait notamment en co-construction avec les collaborateurs. La bienveillance et l’écoute sont une part entière de la structure de l’entreprise. 

La construction du pôle RH et la digitalisation ont accompagné la croissance et la nouvelle stratégie mise en place. L’objectif est de moins perdre de temps avec les tâches pouvant être automatisées. 

De plus, afin de structurer et formaliser les communications entre chacun, un intranet a été construit. Le but est de centraliser un maximum les informations pour les collaborateurs présents en métropole et dans les DOM. 

L’inclusion et la diversité sont au rendez-vous chez ClubFunding Group. Leurs chiffres sont excellents avec plus de 40 % de femmes aux fonctions CODIR COMEX et 60 % de femmes sur l’ensemble des collaborateurs. 

La cooptation a été mise en place depuis quelques années afin de créer une ambiance de travail conviviale. Les collaborateurs qui se sentent biens et intégrés seront plus efficaces dans leur travail. Le but est que les salariés soient ambassadeurs de l’entreprise. 

Sur l’aspect de la qualité de vie au travail, Elisabeth a intégré deux cours de sport dans les locaux afin de permettre aux collaborateurs de se dépenser et prendre soin de leur santé. Toujours sur cet axe sportif, chaque année, une équipe est montée pour participer aux 20 km de Paris. Ceci permet de souder les collaborateurs. 

Afin d’aller plus loin sur les questions de la QVT, il a été créé le “Club Lanta” (en référence à ClubFunding Group et Koh Lanta 😉 ). Le principe est simple : dans chacune des entités du groupe il est nommé un représentant et un collaborateur qui vont brainstormer et présenter des idées sur une thématique définie au CODIR et à l’ensemble des collaborateurs. Il y a ensuite un vote auprès des collaborateurs pour statuer sur la mise en place ou non des idées. 

Comment mesurent-ils l’impact de ces actions ?

ClubFunding Group est dans un processus de labellisation “Happy @ Work”. Ils disposent d’un net promoteur score de plus de 30. 

L’analyse de leur taux de turnover est également intéressante, seulement 2 % des collaborateurs quittent l’entreprise. De plus, depuis quelques mois certains salariés qui avaient quitté l’entreprise ont fait le choix de revenir. Une nouvelle génération de collaborateurs boomerang est en train d’arriver. Ceci prouve plusieurs choses : l’entreprise dispose de bonnes conditions de travail et d’une bonne marque employeur. 

En revenant, ils sont encore plus impliqués qu’auparavant et connaissent déjà l’ensemble de l’entreprise. 

Ces éléments prouvent la qualité des actions engagées par Elisabeth et leurs impacts sur l’entreprise et leur productivité. Le nombre croissant d’embauches (avec un taux de cooptation de 20 %), un CA qui fait des multiples et une levée de fond en 2022 de 125 millions d’euros sont de très bons indicateurs. 

Comment mettent-ils en avant ces actions ?

Les collaborateurs communiquent beaucoup sur les réseaux sociaux à propos de l’entreprise. Ils n’hésitent pas à partager les contenus. ClubFunding Group communique également sur Linkedin pour mettre en avant les actions mises en œuvre. 

De plus, un partenariat a été signé avec Welcome to the Jungle pour mettre en avant la marque employeur. 

Quel est l’impact de ces actions sur la valorisation financière de leur entreprise ?

Pour Elisabeth, le collaborateur est central lors d’une levée de fonds. De ce fait, le rôle du RH compte énormément sur la valorisation de l’entreprise. Il permet de donner une valeur à cette dernière et soutient sa croissance. 

Comme il a pu être souligné par Elisabeth “C’est le capital humain qui fait la valeur de l’entreprise !”

Comment Elisabeth voit-elle le métier RH dans 10 ans ?

“Le métier de RH est celui qui va le plus se développer dans les 10 prochaines années. On le remet au cœur de l’entreprise, il n’est plus vu comme celui du responsable du personnel. On assiste depuis 15 ans à la professionnalisation de ce métier avec des formations du type master. De ce fait, nous arrivons à un degré de maturité avancé. La RH était très stratégique dans les grands groupes et le devient pour les structures de taille moyenne. On voit arriver de nouveaux thèmes comme la RSE qui deviennent des enjeux majeurs pour la RH. Les jeunes sont éduqués à ce type de sujet et veulent que l’entreprise en fasse de même.”

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